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CULTURE

Cette rubrique de notre site a été créée en mars 2023.

Elle est faite pour vous, membres du CLEC

 

Vous avez visité une exposition, vous avez lu un ouvrage, vous avez vu un film…, et vous souhaitez partager votre enthousiasme avec les lecteurs des pages de notre site : écrivez-nous ! Quelques lignes, une photo…, c’est ici que nous publierons vos contributions.

 

Juillet 2023 : Julien Gracq, la forme d'une œuvre

 

 

Julien Gracq, la forme d’une œuvre

 

Julien Gracq, mort en 2007, a légué tous ses manuscrits (brouillons, copies corrigées, cahiers d’écolier, carnets de notes…) à la Bibliothèque nationale de France, soit environ quinze-mille pages. Une centaine de pièces de ce dépôt sont exposées dans la galerie des donateurs à la BnF François Mitterrand dont l’accès est libre.

 

La présentation de ces pièces met le lecteur au centre de l’œuvre. On se sent entrer dans « la société secrète des lecteurs » selon l’expression de Julien Gracq.

Tous ses ouvrages sont consultables sur place et deux fauteuils confortables invitent le visiteur à faire la part de ce qu’il a déjà lu et de ce qu’il lui reste à lire de cet auteur considéré comme un auteur majeur du xxe siècle. Souvent classé parmi les écrivains classiques, certains textes de Gracq exigent un effort du lecteur tandis que d’autres se « dévorent » comme un roman d’aventures.

 

Rappelons que cet écrivain discret a refusé le prix Goncourt en 1951 pour son livre Le rivage des Syrtes. Les honneurs, il s’en moquait, seule comptait : « l’adhésion donnée dans le secret du cœur ». Dans un des rares entretiens qu’il accorda, Gracq cantonnait son œuvre à trois impératifs : « la liberté, la qualité et l’intégrité ».

 

Les commissaires ont eu l’excellente idée de demander à des écrivains contemporains : Pierre Bergounioux, Maylis de Kerangal, Pierre Jourde, Aurélien Bellanger… ainsi qu’aux successeurs de son éditeur José Corti et à notre amie Anne Queffélec — qui évoque avec émotion les liens qui unissaient Gracq et Henri Queffélec —, des commentaires sur l’homme, une œuvre ou un manuscrit. Certains ont écrit un texte, d’autres l’ont fait sous forme audiovisuelle.

 

Il reste encore à découvrir ces trente cahiers de « notules » (pensées consignées après avoir cessé de publier) dont la consultation, suivant les désirs de l’écrivain, ne sera possible qu’en 2027.

 

Profitez de votre visite à la BnF pour voir, également gratuitement, « Pastiches de presse » dans l’allée Julien-Cain, cette exposition (visible jusqu’au 29 octobre 2023) retrace sur cent-cinquante-ans les détournements, les parodies de presse. Vous sourirez et même rirez.

 

Denise Thémines

 

« Julien Gracq, la forme d’une œuvre » à la BnF François Mitterrand, galerie des donateurs du 11 juillet au 3 septembre, entrée libre, du mardi au samedi 10 h à 19 h et dimanche de 13 h à 19 h.

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Hyper sensible à Nantes

 

Cet été, vous éloignant du chemin balisé qui sert de fil conducteur au Voyage à Nantes, arrêtez-vous au Musée des arts et attardez-vous dans l’exposition temporaire Hyper sensible, un regard sur la sculpture hyper réaliste. Elle se termine le 3 septembre 2023. De quoi s’agit-il ? « d’un art figuratif, méticuleusement réaliste »

Ce sont les mains de Gilles Barbier qui vous accueillent dans la première salle tandis qu’au sol, un pissenlit plus vrai que nature sort du sol, faisant douter le visiteur du bon état du bâti. Son étonnement sera confronté à d’autres réalisations, dérangeantes parfois, de par leur ressemblance avec la réalité. Ici et là des personnages à taille presque humaine dissimulés sous des couvertures se livrent, qui sait, à de mystérieux conciliabules, tandis qu’ailleurs des adolescentes, dos au mur, comme « au coin » s’absorbent dans une bouderie sans fin.

Pas le temps de s’interroger : à travers l’ouverture d’une cloison apparait le corps dénudé d’une femme… on détourne le regard et puis on s’approche. Elles sont deux et n’ont sur elles que leur peau (de grès peint ?) leurs poils et leurs cheveux (vrais, parait-il).

D’autres nudités attendent les visiteurs, certaines réalisées à une échelle réduite sont peut-être encore plus déroutantes. À moins que la palme de l’étrangeté ne revienne à ces deux personnages, un homme et une femme, qui posent tête en bas, nus eux aussi, sans que l’attractivité terrestre n’ait d’effet sur leur anatomie. Le poids des ans, par contre, se manifeste sur le corps en sous-vêtements de la femme âgée qui regarde, droit dans les yeux, le spectateur intrigué dont l’œil se réfugie sur le cadran de la montre du modèle arrêtée à midi moins le quart.

Plus consensuel, mais pas moins étonnant, cette vendeuse de livres assise en attendant le client et qui n’en finit pas de lire la même page de son journal.

Et, si pour conserver un souvenir de votre visite, vous vient l’envie de photographier, en enfilades, les salles, vous vous interrogerez peut-être pour savoir qui, sur le cliché, est un visiteur et qui est une œuvre…, mais après tout, n’est pas là l’objet de cette exposition, de faire cheminer le visiteur sur la ligne de frontière entre son réel et l’imaginaire des artistes ?

D’autres surprises encore pour le visiteur qui osera franchir le seuil de cette brève, mais intense exposition. Si vous êtes ce visiteur et qu’il vous reste du temps, immergez-vous dans les collections permanentes ; les organisateurs ont mis en avant un lien entre certaines de ces œuvres, hyperréalistes avant l’heure, et celles qui sont présentées jusqu’au début septembre.

 

Philippe Deniard

Musée d’arts de Nantes, 10, rue Georges Clemenceau, 44000 Nantes.

Hypers-sensible-Nantes.bmp
Hyper-Nantes
Gutenberg
Matisse
Senghor
Villers-Cotterets

Imprimer ! L'Europe de Gutenberg

L’exposition qui vient d’ouvrir à la BnF François Mitterrand intéressera les petits et les grands. En effet elle mêle découvertes, explications, démonstration et présentation.

Le visiteur s’étonnera certainement d’apprendre qu’en Chine il existait des caractères mobiles en argile durcie au feu ou en bois (la xylographie) dès le vıııe siècle, tandis que des moines coréens utilisaient au xıve des techniques similaires à celles inventées par Gutenberg, et ceux qui participèrent avec lui à cette aventure, au xve siècle.

Les informations qui accompagnent la déambulation montrent comment l’impression est passée du bois au cuivre, puis aux caractères mobiles.

Une presse (qui fonctionne à certaines heures) permet de comprendre  le « comment, ça marche ». Celle qui est exposée a été prêtée par le musée Gutenberg de Mayence.

Au fur à mesure des vitrines, le visiteur se familiarise avec le perfectionnement des techniques d’impression, l’évolution des caractères et de la mise en page.

Une large place est donnée à la diffusion de l’imprimerie en Europe. C’est en Italie que le premier atelier s’installe hors d’Allemagne. Une carte lumineuse montre la propagation rapide de la typographie dans l’Europe entre 1452 et 1500. Certains ateliers disparaitront rapidement, car la concurrence est vive.

Bien entendu l’incidence de cette invention sur l’accès aux savoirs d’une population de plus en plus large n’est pas laissée de côté.

Parmi les 268 pièces présentées, certaines sont rares comme le Bois Protat le plus ancien bois gravé occidental connu (vers 1420), le Jikji le premier ouvrage réalisé à l’aide de caractères mobiles en Corée (1377) et le premier grand ouvrage imprimé européen : la Bible dite de Gutenberg (vers 1455). La BnF en possède un exemplaire sur parchemin et un autre sur papier. Ces pièces exceptionnelles côtoient bien d’autres incunables tel : l’Apocalypsis cum figuris de Dürer (1498), premier dessinateur et graveur dont le nom figure dans un livre imprimé, la Divina de Dante…À chacun de trouver sa pépite.

Des glossaires très explicites rafraichissent la mémoire ou permettent d’enrichir son vocabulaire de termes de la profession et de comprendre d’où vient tel ou tel mot spécialisé encore utilisé aujourd’hui. Des données comparatives de production : le nombre d’exemplaires de livres, les prix…piquent notre curiosité.

 

L’exposition démontre, s’il en était besoin, combien l’invention de l’imprimerie a été importante pour l’histoire de l’humanité.

Denise Thémines

 

Imprimer ! l’Europe de Gutenberg, à la BnF François Mitterrand, du 12 avril au 16 juillet 2023 entrée 10 €, tarif réduit 8 €, gratuit pour les moins de 18 ans et les détenteurs d’un Passe BnF.

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Matisse, Cahiers d’art, le tournant des années 1930

 

Le musée de l’Orangerie propose une splendide exposition « Matisse, Cahiers d’art, le tournant des années 1930 ».

Comme d’habitude à l’Orangerie, les œuvres sont peu nombreuses, si on compare avec d’autres musées, mais elles sont toujours bien choisies.

La trentaine de tableaux vient d’Amérique, d’Autriche, du Danemark, de France ou de la collection privée Nahmad. Les six espaces de l’exposition montrent, après une période de doute, de passage à vide, une nouvelle ère féconde pour Matisse qui, à soixante ans, réinvente, sublime traits, formes et couleurs.

La sensualité, tant dans le décor que dans les corps féminins, dégage un élan vivifiant. Sensations et émotions traversent les visiteurs.

La luxuriance de couleurs donne envie de se changer en abeille pour butiner les fleurs, les fruits et voleter dans les toiles !

Des exemplaires de la revue Cahiers d’art forment le fil conducteur de l’exposition. Le visiteur pourra découvrir des dessins préparatoires, des estampes, des illustrations du roman Ulysse de James Joyce et de poèmes de Mallarmé sans oublier des sculptures.

Matisse a photographié certains de ses tableaux en cours de création, ainsi les clichés qui témoignent de la progression du Grand nu couché montrent comment un bouquet de fleurs réalistes se métamorphose en une tache jaune.

L’éclatante Blouse roumaine est exposée dans la dernière salle. Ce chef-d’œuvre fascinant, sorti pour l’occasion du centre Pompidou, mérite une attention particulière.

À noter que grâce à un accrochage très réussi, les tableaux sont habilement espacés et ne se gênent pas les uns, les autres. Un régal pour ceux qui pourront aller voir l’exposition.

 

Denise Thémines

 

« Matisse, Cahiers d’art, le tournant des années 1930 » au Musée de l’Orangerie de Paris, jusqu’au 29 mai puis au Musée Matisse, à Nice, du 23 juin au 24 septembre 2023.

Cahiers d’art est une revue artistique et littéraire française fondée en 1926 par Christian Zervos. Elle a été publiée jusqu'en1960. Après une interruption de plus de cinquante ans, la revue reparait à partir d'octobre 2012.

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« Senghor et les arts

Réinventer l’universel »

 

Tel est le titre de l’exposition qui, depuis le 7 février et jusqu’au 19 novembre 2023, se tient au Musée du quai Branly Jacques Chirac à Paris.

Nous ne saurions trop vous inciter à parcourir cette présentation.

Rappelons que Léopold Sédar Senghor est né en 1906, à Joal, au Sénégal, qu’il fit ses études à Paris, c’est là qu’il croisa les routes de Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Jane et Paulette Nardal, quelques-uns de ceux qui avec lui posèrent les bases du mouvement en faveur de « la négritude ». Parmi les nombreuses personnalités qui forgèrent sa pensée et sa culture littéraire, on ne manquera pas de citer Georges Pompidou, qui pendant leurs trois années de cagne lui sert, comme il l’écrira « d’éveilleur ». Senghor est décédé le 20 décembre 2001, à Verson, dans le Calvados, il est inhumé à Dakar.

Senghor, c’est aussi un homme politique ; après avoir été député, il présida le Sénégal, devenu indépendant, de 1960 à 1980. Retiré de la vie politique, il entre à l’Académie française en 1984. Si la Francophonie fut une de ses préoccupations, poète ! peut-être était-ce sa véritable destinée.

C’est un peu tout cela qu’évoque l’exposition du musée du quai Branly, mais plus particulièrement, c’est le rôle que joua Senghor dans le développement de tous les arts africains qui est mis en avant. Il souhaitait donner aux arts africains, une dimension universelle, ou peut-être plus justement démontrer que tous ces arts, peinture, tapisserie, sculpture témoignages de la créativité des artistes de ce continent s’inscrivent dans l’universalité des arts en général.

Il fit venir au Sénégal des artistes et des œuvres qui servirent de tremplin à des démarches plus abouties. En écho, certains de ces artistes, Picasso notamment puisèrent dans ces échanges une source d’inspiration.

Parmi les réalisations auxquelles le nom de Senghor est attaché, citons celles qui sont présentées : l’École de Dakar (pour encourager l’émergence d’un art contemporain sénégalais : musique, danse…), le Théâtre national Daniel Sorano (c’est la première fois, sur le continent africain, que des artistes professionnels sont fonctionnarisés), la Manufacture nationale de tapisserie de Thiès, en partenariat avec les manufactures françaises. On lui doit bien d’autres aventures qui vivront plus ou moins durablement et qui devront faire face à la contestation d’artistes opposés à « un art d’État ».

Voilà donc une belle occasion de faire un bout de chemin avec ce personnage qui, même s’il ne fit pas sa vie durant l’unanimité, a inscrit son nom dans l’histoire du Sénégal et celle de la France.

Précisons encore que le journal le Un hebdo est partenaire de l’exposition et que le numéro spécial (en libre-service sur place) est riche d’informations.

Vous pourrez compléter cette visite temporaire par une incursion, plus ou moins prolongée dans tout ce que ce musée regroupe d’objets qui témoignent de la richesse culturelle et de l’esprit de créativité des peuples africains.

Philippe Deniard

 

Musée du quai Branly Jacques Chirac

37 quai Jacques Chirac, 75007 Paris

Ouvert de 10 h 30 à 19 heures

Tarif, hors réduction, 12 €.

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Villers-Cotterêts

la Cité internationale de la langue française

pourrait être inaugurée le 25 juin

Article de Ludivine Bleuzé-Martin dans le journal l'Union

 

Le 26 janvier dernier, lors de la conférence de presse du Centre des monuments nationaux (CMN) en 2023, la période à laquelle sera inauguré ce grand projet culturel de la Présidence de la république, s’est précisée. La fin juin 2023 a été retenue après trois ans et demi de travaux et 209 millions d’euros investis. La date du 25 est une hypothèse de travail retenue, déjà. « Cela a été annoncé par la ministre de la culture à l’Assemblée nationale », confirme Franck Briffaut, le maire RN de Villers-Cotterêts. Cette date a également été évoquée à plusieurs fois « à la maison de projet » et lors d’une conférence locale en présence du CMN.

 

Les travaux se poursuivent encore et le 18 janvier dernier, Paul Rondin a été nommé directeur de la Cité internationale de la langue française, par la ministre de la culture Rima Abdul Malak. Il a pour mission de préparer la programmation culturelle et le pilotage global du projet dans toutes ses dimensions (éducative, territoriale, touristique, économique, internationale…)

En guise d’avant-goût avant l’ouverture du parcours de visite sur l’histoire du château et de la langue française, mercredi 22 février, le Centre des monuments nationaux (CMN) a mis en ligne une reconstitution de la voix de François 1erdans une rubrique consacrée à la description du parcours de visite. Le texte est dit en ancien français, avec des « R » qui se roulent, à la manière de l’époque.

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